Le projet LIFE prend au sérieux le dépassement de 6 limites planétaires sur les 9 et le dérèglement climatique dans lequel nous nous trouvons. En ne considérant que la production des GES1), il est clair que la croissance actuelle des usages du numérique n’est pas compatible avec le scénario SSP1-1.92) du GIEC qui doit mener à zéro émissions nettes en 2050 puis des « émissions négatives »3) afin de garantir un réchauffement planétaire à 1,5 degrés par rapport à la période pré-industrielle (1750). Le numérique est de toute évidence un commun négatif4), une technologie zombie à laquelle nous sommes attaché.e.s et qui nous attache, que l'on va devoir prendre en compte sur le temps long.
Sachant que 78% de l'empreinte carbone du numérique en 2020 se situe dans la phase de fabrication et que le recyclage ne permettra au mieux que de déplacer de quelques (dizaines d')années l'épuisement des ressources, le projet LIFE souhaite atténuer l'impact du numérique en proposant de prolonger la durée de vie des équipements informatiques (serveurs, ordinateurs portables, smartphones…) et d’étudier, en suivant une démarche de type low-tech dans sa « manière systémique d’aborder les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux », l’utilisabilité de ces équipements en situation de fortes contraintes (énergie, calcul, communication, stockage).
Le projet LIFE5) a pour but le montage d'un cluster de machines hétérogènes considérées comme des DEEE6), alimenté par énergies renouvelables intermittentes. Ces machines proviendront de l'université Paris Est Créteil (UPEC), d'une part via la collecte des déchet de services informatiques des différentes composantes et de la DSI7), d'autre part via le don de machines inutilisées de la part des personnels et usagers de l'université. Ainsi, l'université est considérée comme une mine urbaine de matériel numérique.
Les machines du cluster seront accessibles via un framework d'accès uniforme permettant l'implantation de services numériques complexes. Des indicateurs seront développés pour quantifier l'impact (socio-technique et environnemental) de ce cluster à base de DEEE comparé à un cluster équivalent composé de machines neuves. De plus, le projet proposera un schéma d'architecture privilégiant la robustesse aux fluctuations environnementales à la performance8), afin d'assurer une continuité de fonctionnement lors de carences en énergie.
Le projet LIFE est constitué de 5 étapes, avec une étape préliminaire de collecte de matériel obsolète pour initier le projet, puis se poursuivra par
Une des premières phases du projet consiste en la collecte de DEEE, qui vont constituer la base matérielle permettant d'implanter une variété de systèmes d'informations. Ces DEEE seront de natures hétérogènes (serveur, matériels actifs, systèmes all-in-one, smartphones, tablettes…) que nous allons collecter au sein de l'université auprès de la DSI et des usagers (étudiant.e.s, personnels administratifs, enseignant.e.s et enseignant.e.s chercheur.e.s).
La collecte de matériel auprès de la DSI a déjà commencé et nous avons d'ores et déjà des serveurs, un switch 24 ports, des systèmes all-in-one.
Nous souhaitons maintenant collecter auprès des usagers des smartphones et tablettes qui prennent la poussière et dorment dans les tiroirs. Une collecte sera organisée lors de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets qui se déroule du 16 au 24 novembre 2024 sur différents sites de l'universités :
Concernant le matériel collecté, nous nous engageons sur les points suivants :